vendredi 6 mai 2011

Ma femme idéale



Ma femme idéale a le silence dans l'oeil,
Silence pudique criant de pureté,
Mais un tambour au coeur d'une gaie rareté;
Un pressentiment de vie ardente et sans deuils.

Pourtant, ma promise a un esprit qui s'effeuille
Sitôt qu'on lui lance insultes, impuretés,
Ce jargon vénéneux des grossièretés.
Ma douce a le calme pur peint en trompe-l'oeil.

Ma Rêvée mesure le rêve à l'étendue
De son amour pour les Hommes; tout uniment,
Elle embrasse, même en pleurs, sa race perdue...

Mon Exquise a à fleur de peau des parfums clairs
Que je sens avec le coeur en plein déliement...
Elle me mord au coeur, les yeux en réverbères!

9 commentaires:

  1. Écrit hier soir. Il faut bien lancer des bouteilles à la mer!

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  2. Ne jamais hésiter, elles finissent toujours par arriver quelque part...

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  3. C'est pas très écologique, votre affaire. Des bouteilles à la mer! Ça commence par une mignonnette, puis c'est une quille de bière, puis la caisse au complet, à la fin on balance des dames-jeannes à la flotte, des bonbonnes de propane, des carafes de barbituriques, des canettes de spray-net, des flacons de Chanel, bientôt l'eau est pleine de bouteilles plutôt que les bouteilles pleines d'eau, et si chacune contient un message, on a besoin d'un système de commutation sous-marin pour gérer ce monstrueux transit de communications!

    Superbe, ton sonnet, Vieux G. Plus grand monde ne s'y essaie, de nos jours. Il conserve assez de candeur juvénile pour toucher tout en faisant preuve d'une personnalité suffisamment mûre pour échapper au pastiche: il est difficilissime d'intégrer une seule image fraîche dans cette forme si contraignante, or ici tu en places plusieurs. Chapeau.

    P.S. J'en parle parce que j'ai de la bouteille, en matière de sonnets, héhé...

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  4. Commentaire effacé. Je dois en rédiger un nouveau. En espérant qu'il soit meilleur.

    Ce fameux concept de la bouteille à la mer ! Ma première pièce de théâtre, que je voulais shakesperienne sans trop savoir qui était Shakespeare, «Auprès des vagues brûlantes», abordait cette question. Le personnage principal trouve une bouteille, courrier envoyé dans le monde océanique par une jeune femme. Il est furieusement triste, sidéré. Afin de lui répondre, que peut-il faire d'autre qu'à son tour jeter une bouteille à la mer ?

    Par cette réplique où il s'adresse à un ami, il nous montre comme ses espoirs sont chimériques : «Toutefois, cette fois-ci, je suis captivé, tout à fait comme vous l'êtes : la démesure emplit la piteuse alvéole de mon intériorité, et soudain, mon âme reprend l'étoffe de l'âme ! La brillance, elle, est un monde qui entre en mon regard, et en moi marche un squelette ébloui ! Cependant je suis triste, ne pouvant me faire vainqueur, car cet amour, une fois de plus, me semble inatteignable…»

    Doit-on tous passer par le suranné avant d'atteindre le moderne ?

    Ce que je parle, quand je parle !

    Pour revenir à l'essentiel, merci pour tes commentaires Christian. Ça me fait plaisir d'en recevoir. J'ai rarement partagé ma poésie autrefois; je suis content de voir ce qu'autrui peut y puiser et y voir.

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