mardi 4 décembre 2012

Neurones réaiguillés

Moi le prince lumineux qui ai cassé des roses de granit et des sortilèges noirs avec mes dents, le physicien quantique de la prière qui ouvre des serrures infinitésimales, le prêtre à la langue de feu blanc, le chacal pacifique qui a une fine moustache de nuage, le brocanteur qui donne ses idéaux et en achète au prix du gros, l'artiste maniaquement assujetti à la gaieté, le dompteur de vertiges, l'albatros-météore, où suis-je ? Je suis ici.

Je vais redonner à cet espace ses lettres de noblesse. Putain, ça brille, vous voyez pas ? L'incipit n'est pas insipide.

La bile n'était qu'une farce.

Ricanement de volupté.

11 commentaires:

  1. Vous avez fière allure, grand seigneur, revêtu de verve et armé de brillance resplendissante.

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  2. J'ai décidé de me lancer sur une enquête de la lumière. S'il est bien de s'épancher ténébreusement pour laisser sortir l'aigreur emmagasinée, trop le faire, je crois que ça fige dans un rôle stupidement souffrant. Il faut doser. C'est bête ! C'est en écrivant le précédent billet, « Avis de recherche : L'originel bouclier de lumière », que ça a réactivé des circuits délaissés, dans ma tête. Ça m'a rappelé combien intensément, plus jeune, bien que cassé et dysharmonieusement désarticulé, je cherchais le soleil avec une soif insatiable. J'ai tenté de me rappeler quelles stratégies j'employais, quelles influences m'avaient marqué. Je songe à Cyrulnik, grand prêtre psychologique de la résilience. Je songe à ma première idée de roman, qui voulait tourner la mort en dérision, pour ainsi dire. Je songe à certains projets du passé, que je délaisse trop frivolement aujourd'hui. Je songe à la prière. À des valeurs simples mais ô combien grandioses : le pardon, par exemple.

    Ça ne veut pas dire que c'est facile. On peut brûler au fond d'un puits et cependant être optimiste. C'est ce qui me faisait écrire des phrases comme : « Sous des cieux colorés d'ennui - bleu s'essoufflant -, j'ai marché, pareil à un épouvantable squelette à la stature oblique, à l'oeil fielleux mais fort. »

    Mais citons Éluard, c'est encore mieux :
    « J'ai vécu comme une ombre
    Et pourtant j'ai su chanter le soleil
    »

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  3. @ Guillaume Lajeunesse
    Tu es une véritable mitrailleuse à métaphores, l'ami!

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  4. @Mokhtar

    Tu me fais réaliser que, du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours traduit ma pensée en analogies, ou, plus doucement, en métaphores. J'ai cette image nette où je me vois, enfant, m'expliquant à moi-même certaines idées élaborées au moyen d'images poétiques, dans le but de bien les doser et les perfectionner, afin de pouvoir les offrir aux autres comme parcelles de mon monde. Je me souviens très précisément de ce dialogue intérieur où ma voix bleu pâle d'enfant explique à un autre enfant tous ces songes. C'était également dans un but didactique, par moments. Toujours est-il que j'ai conservé cet engouement pour un reflet avantageusement coloré de ma pensée.

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  5. @ Guillaume
    ça pourrait être une superbe introduction au futur avant-propos du recueil que tu publieras, je l'espère, le plus tôt possible.

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  6. Merci pour cette suggestion ! C'est d'ici un moins environ que je devrais avoir recueilli l'avis de tous mes chers camarades lecteurs, à qui j'ai envoyé mon recueil. L'étape suivante, ce sera l'envoi à un éditeur.

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  7. S'il ne t'accepte pas c'est qu'il n'a jamais mis les pieds à l'école!

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  8. C'est très gentil. Mais j'ai un brin peur. Pourquoi ça ? Parce que tous mes auteurs favoris ont eu peu de succès de leur vivant. Malchance ? Ou étaient-ils marginaux jusqu'à l'inintelligibilité ?

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    1. Guillaume, toi c'est la scoumoune qui t'évitera! Il faudrait que tu te fasses peut-être un peu plus de visibilité médiatique ou dans les cercles des poètes. Le monde de l'édition , malheureusement, est désormais nivelé sur l'heure de la mode et du spectacle. Dégote-toi deux bons paparazzis, un esclandre et puis le tour sera joué! Pour te dire que c'est vraiment comme ça que ça fonctionne.
      Maintenant sieur eh! dites heurt! farfouille du côté des " spectaclistes" et voit s'ils n'auraient pas des"produits dérivés", si des fois ils auraient escribouillé un avatar de poème ou commis un "tableau de peinture".
      Dégote-toi une mannequin ou une footballeuse du genre "vue à la télé", tu accéderas au vip "Very interesting poetry". J'entends par là que les évaluations de l'art en général et de la poésie, en particulier,se font selon des catégories qui leur sont totalement exogènes et non plus intrinsèques . Regarde ce qui se passe en France avec le printemps des poètes,etc

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  10. Ton idée est intelligente ! Tu as raison ! Le spectacle !

    Je peux en mettre plein les yeux, du spectacle.

    Je me prépare. Je vais m'orner de guirlandes et partir à la course dans les rues de la littérature.

    :-)

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