jeudi 7 novembre 2013

Portrait III

C'est un homme à l'aura ocre, dans un décor noir qui se perpétue au-delà de la toile.
Sa peau est lumière, à l'intérieur.
Son visage est voilé de callosités orangeâtres, mais cela le sied.
Sa face est crue comme celle d'un surhomme préhistorique.
Lorsqu'on observe ses oreilles, maniaquement minutieux comme l'amateur de chanvre dont le regard en spirale finit par braquer, on voit que des poils multiples et fins crient à l'expansion.
L'homme est potelé.
Son ventre énorme prend comme une dimension supplémentaire avec la lumière incurvée qui le parcourt, sur la gauche.
Un vacarme de plénitude mate habite ses grands yeux étranges, où les lumières rêveuses sont muette floraison équivoque.

Mains baissées, il tient une hache comme un quelconque accessoire de mode.

9 commentaires:

  1. Oh! Là! Là! C.est fort, j'aime beaucoup!!!!! BEAUCOUP!

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  2. Je viens de passer en villégiature sur ton blog Guillaume et je constate que je n'ai pas su prendre le temps de côtoyer tes mots tellement incisifs par dessus mais tellement chauds en dedans! Suggestifs et parlants! Bonne journée Guillaume.

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  3. Très heureux de te voir faire un tour par ici, bizak !

    Merci pour tes bons mots.

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  4. "Mains baissés, il tiend une hache comme un quelconqiue accessoire de mode".

    c'est génial, ce portrait, Guillaume. J'adore pour ce qu'il dessine de l'être, le mouvement jusqu'au main. Puissance de ton écriture-vision dans ces portraits instantanés. Génial.

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  5. Ça me fait vraiment plaisir... Vivement la publication de mon recueil, où il y a une section pleine de ces portraits. Je pourrai tous vous en envoyer une copie.

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  6. oué !! mais mieux encore, on te les commandera.
    beacause it's work.
    :-)

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  7. Tu écris comme Dali peignait mon vieux sacripant, c'est-à-dire avec une prose plombée d'images déroutantes mais pleine du miel nécessaire à la vie.

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  8. Venant de quelqu'un comme toi, dont la plume est si riche, le compliment a d'autant plus de valeur!

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