dimanche 10 décembre 2017

La bête creuse




Du génie, cette brique. Pour autant que je puisse en capter la dense et complexe essence. Je m'en suis tapé le tiers jusqu'ici, en plus de maints extraits dans le désordre. [C'est longtemps après, en décembre 2019, que j'ai terminé ma lecture, alors que je ne croyais jamais en venir jusqu'au bout.] C'est foisonnant, attention! Pour quelqu'un affligé d'un TDA, avec ou sans H, attache-toi. Mais c'est bien. Car c'est un délire, un délice poussé jusqu'au bout. Il ne se justifie jamais, pas de coup de tête en arrière pour voir si le lecteur est toujours là, il fonce. On finit par le suivre, on court derrière lui. Beau mélange, savante et fluide agglomération de langage vernaculaire gaspésien et de grand français fort ficelé; jamais on ne voit d'inconfortable démarcation. Phrases qui brillent comme de subjuguants miroirs quand on pense avoir décroché. Tout un univers au demeurant dont on ne se lassera pas de découvrir les maintes portes. L'histoire - au sujet de laquelle vous aurez des détails dans une critique; ceci en est presque une, c'est surtout l'expression d'un coup de cœur - n'est pas ce qui m'interpelle le plus: la formidable maîtrise de la langue m'épate. Somme toute, je voulais dire que c'est ça, pour moi, un vrai écrivain, ou un écrivain tout court, sinon je pêche par pléonasme. C'est aussi le genre de monde comme ça que je veux remercier d'exister.

Cela dit, La bête creuse? C'est quoi, cette obsession, avec le mot bête? La bête à sa mère, La bête et sa cage, Abattre la bête... Le corps des bêtes... Y a là la trilogie de Goudreault, ça en fait plusieurs d'un coup évidemment, mais n'empêche! Il me semble avoir vu un autre titre comprenant ce mot, très récemment... C'est bête, je me rappelle plus c'est quoi.

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